Etymologie
L'étymologie du nom de Chuyer , viendrait du mot gaulois « kaliauo » qui se prononçait « chaillo » ou « chuillo » et qui signifiait « caillou » ou de « chaillée » (muret de pierre construit pour retenir la terre dans les pentes) ou bien encore de « chirats » (tas de pierre).
La prudence s'impose toutefois : on ignore si ce sont les personnes qui ont donné leur nom au lieu ou le lieu qui a donné son nom à la famille de Chuyès dont on sait peu de choses. Elle avait un fief qui comprenait une partie du territoire actuel de Vérin et de la Chapelle Villars et quitta le bourg vers les XIIème ou XIIIème siècles.
Au fil du temps
Chuyer, situé sur le versant oriental du Pilat, à proximité immédiate du fleuve Rhône, c'est-à-dire d'une grande voie naturelle de déplacement des populations, possède peu de traces certaines d'occupation préhistorique mais celles-ci ne sont pas non plus inexistantes.
Dans la Gaule encore indépendante, Ségusiaves du Forez, Helves du Vivarais, Allobroges du Dauphiné se côtoyaient sur cette étroite bande de terre entre Rhône et Pilat. Lorsque la Narbonnaise est romanisée au IIème siècle avant Jésus-Christ, c'est encore sur ses marges, au contact avec la « Celtica », la Gaule antique, que se trouve le territoire de notre commune. La présence romaine va l'imprégner fortement.
Au 1er siècle après Jésus-Christ, Vienne toute proche, était une grande ville gallo-romaine qui rayonnait sur toute la région.
Sur ce qu'il advint pendant le Haut Moyen-Age, il faut avouer notre ignorance.
Le cartulaire lyonnais de 984, qui dénombre les possessions de l'archevêque de Lyon, mentionne Chuyer dont le seigneur est donc le vassal du comte-archevêque de la capitale des Gaules.
On peut imaginer, vers l'an 1000, sur un sol où les forêts tiennent encore beaucoup de place, de vastes propriétés appartenant à des seigneurs héritiers des villae gallo-romaines.
Au XIIème siècle, l'accroissement de la population rend nécessaire de grands défrichements, ce qui laisse présumer d'une importance croissante du village.
Les siècles se succèdent, voyant passer guerres, disettes, épidémies :
Guerre de Cent Ans (1337-1453), mauvaises récoltes (surtout de 1315 à 1317), peste (1348).
Les nobles appauvris par les guerres et les calamités, cèdent une partie de leurs terres au bénéfice des bourgeois des villes, des commerçants, des banquiers. Parfois ce sont de simples paysans qui obtiennent des parcelles sur les sols les plus pauvres ou les plus pentus.
La révolution de 1789 ne change pas grand chose aux inégalités de distribution de la terre. Le transfert des biens des nobles aux paysans s'est fait au bénéfice des plus riches.
Lorsqu'en 1790 la Généralité de Lyon devient le département de Rhône-et-Loire, et que les obédiences sont remplacées par les cantons, Chuyer est rattachée à celui de Pélussin et le restera en 1793 lors de la séparation du département initial en deux : le Rhône et la Loire.
C'est alors une vaste commune qui englobe, en plus du bourg et des écarts actuels, ceux du Flachat, des Apprèts, des Aulieux, des Agnettes, de Sympérieux, du Chatelard, la plongée sur le Rhône (Rochebret, l'Aleau). Vers le Nord, elle s'étend jusqu'au Col de Grenouze et à la cime du Mont Monnet. Le Prat, la Combe, le Château de Villars, la Fréta, le Berton lui appartiennent avant qu'un premier remaniement en 1835, ne supprime cet appendice.
Au recensement de 1836 et dans ses limites de l'époque, Chuyer atteint son maximum démographique avec 1182 habitants.
Toutefois les deux pôles de la commune se développent différemment. Tandis que le bourg a toutes les caractéristiques d'un bourg rural, la création en 1841 de la route royale de Lyon à Beaucaire puis celle de la voie ferrée Lyon-Nîmes en 1879 (toutes deux sur la rive droite du Rhône), donnent à la partie basse longeant le fleuve, une vocation plus marchande et pousse ses habitants à une sécession communale.
Vérin est érigé en commune par Décret du 12/04/1880. Chuyer est réduit à une superficie de 1171 hectares et perd près de 300 habitants.
Dès lors et pour près d'un siècle, Chuyer connaît le lent déclin démographique de la plupart des villages français qui ne sont pas dans la périphérie immédiate des grandes villes.
Puis, une succession d'opérations d'urbanisme a permis le développement de notre commune et l'accueil de nouveaux habitants venus de divers horizons.